dimanche 5 mars 2017

Cloporte

L'horizon dévoile son visage pourpre sur le sillage bleuté de son regard allongé et tu tombes à mille lieux des chemins de traverse, attiré irrémédiablement par les abysses de la vie souterraine.

Les regards se perdent dans les catacombes de la folie. Les protagonistes se sont noircis de meurtrissures au fil du temps et ils vagabondent comme des âmes en peine dans les couloirs de la mort. Toute cette miséricorde crapahute joyeusement dans l'entre deux monde qui voit sa pérennité mise en danger dans les fastes de cette solitude meurtrière. Ces miettes qui les incombent ne les aide qu'à se maintenir péniblement en vie et parfaire la débauche de leur condition humaine. Ils s'anesthésient quotidiennement pour surplomber leur mélancolie et enchanter leur impétueuse fureur de vivre au sombre écho de leur absolue dépravation. Les cloportes se terrent dans le vestibule de leurs désolation et la peine vient à manquer quand la colère contamine jusqu'à la moindre fibre de leur dérangeante blasphémie.

La part sombre qui se loge en chacun de nous se heurte à la dualité persistante et malaisante de notre animalité. Le sceau distordant comme l'emprunte universelle de notre essence et de notre virtuosité à parer les barrières qui se dressent devant nos yeux et qui nous retiennent continuellement aux portes de notre véritable nature. Le carcan comme le collier étrangleur qui nous pousse à tomber, genoux plantés au sol, devant les grands illusionnistes de ce monde, les garants de notre infamie portés à l'opinion publique dans une humiliation contagieuse et collective.

Pluvieuses et torrentielles sont les épilogues apocalyptique qui se dressent fièrement pour dépeindre le portrait de ses ruines humaines au bord de la dessiccation. Et alors que s'échappent les essences malodorantes de ces corps en putréfaction que personne ne réclament jamais, saluons la mort qui est venue les embrasser au petit matin pour les envelopper chaleureusement d'un linceul mortuaire immaculé de son blanc manteau.

Le refus d'obtempérance se paye à prix dérisoire quand les fous se poussent les uns contre les autres en provoquant à eux seuls leur vertigineuse chute. L'histoire d'un sombre fou se solde souvent par de l'indifférence totale, porté par ses pairs, qui aiment à combattre ses dérèglements et ses excès dans la non moins sordide dépréciation de son anormalité. La folie en bioluminescence de nos étranges particules sous les coutures de nos inspirants abdomens. Je parle de ceux qui se confondent aux illuminés gravitationnels, qui trainent dans l'obscurité oppressante de nos cathartiques soirées en compagnie de ces dérangés, ces dingues et ces paumés à la recherche d'une renaissance, aussi vaine soit-elle.

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