mercredi 22 février 2017

Subalterne

Au cœur de cette journée maussade, venteuse et bardée de pluie, la noirceur s'installe et s'insinue sournoisement dans les orifices ouverts de nos fébriles carcasses humaines. L'horizon se noie sous cette couche aqueuse qui gangrène massivement nos synapses pour que nous broyons enfin le noir de nos idées meurtrières et que nous finissions notre chute dans les abysses de la mélancolie.

L'échine courbée, l'homme fait face à sa miséricorde. Le miroir que lui tend son bourreau n'est autre que le reflet d'une réalité arrangée juste bonne à le soumettre et à l'apprivoiser. L'étrange prophète use et abuse de ses courbettes improbables pour évincer ses adversaires dans un trompe l'œil révélateur.
Sournoisement, il tente de le convaincre que sa posture inconfortable est le fruit de son mauvais labeur et qu'il doit fournir davantage d'efforts pour parvenir aux honneurs. La lumière élargit son champs visionnaire sur le réceptacle de ce capitalisme engagé qui cause la perte de nombreux de ces citoyens. Cette démagogie bancale se soulève sous des prétextes inventés de toute pièce pour parfaire l'image d'une peuplade obéissante et partisante, gonflée par des idéologies spartiates qui se diffusent d'elles-mêmes et renforcent les rangs humains.

Mendiants, miséricordieux, saltimbanques et filles de joies sont malgré eux l'opium du peuple. Ils sont pourtant les damnés, les mal aimés de cette grande parade postnuptiale. Et dans cette mise en scène macabre ils se font trainer comme des boulets, érigés comme des totems érotisés et piétinés à mort au nom de la moralité chrétienne. Le tout sous couverts de mensonges juste bons à blanchir les mains souillées de sang et à laver l'honneur de ces bons damoiseaux et de leurs courtisanes assoiffées de sang.

Et tu craches tes mots en silence, tu pleures ton innocence. Enfermée dans ton cachot d'esclave, tu renonces à ton identité pour mieux te corrompre et apprécier ta posture de subalterne insignifiant à l'échelle de tes bourreaux. Tu acceptes de te plier chaque seconde un peu davantage, tu finis par te jeter au sol et te faire laminer par ces milliers de souliers.

Au nom de ton père, relève la tête, gonfle le buste, serre les poings et rebelle toi contre le monde et ses détracteurs. Soit un contre cent si il le faut mais bat toi et ne baisse jamais les bras. 

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