vendredi 27 janvier 2017

comulonimbus

Le ciel se gonflait de décharges électriques depuis que la foudre s'apprêtait à tomber sur la ville. La pluie se déposait depuis quelques minutes et les pavés humides se devinaient sous les éclairs menaçants. Au sol, la vie se bousculait et les passants rejoignaient rapidement un abri sous lequel attendre que l'orage passe son chemin. Peu à peu, le ciel s'obscurcissait et les ruelles se faisaient balayer par la pluie chancelante. Les parapluies se pliaient sous le poids des trombes d'eau et les bourrasques de vent menaçaient de briser leurs baleines. Au loin, le tonnerre entonnait son chant funeste et ses échos détonnaient sous son cisaillement destructeur. Le ciel venait de se tordre de douleurs, il crachait ses éclairs meurtriers portés par l'instabilité de son humeur. La puissance dévastatrice se heurtait à la fragilité de l'écho qui bien malgré lui flattait sa maitresse lorsque ses hurlements faisait vriller le sol. La plainte métallique de son fourreau venait de cogner le sol bruyamment et il continuait de le marteler jusqu'à ce qu'il se brise sous ses assauts, lacéré par sa foudre rougeoyante.

La pénombre. Son charme sarcastique et ses fausses promesses se brisaient sous la clarté de ces oracles lumineux. Le ciel se mettait à fustiger les entrailles de la Terre et provoquer sa colère. Les portes de l'Enfer venaient de s'entrouvrir et elles laissaient les cieux déverser ses pluies diluviennes pour nettoyer les chapes souillées et noyer les peuplades subordonnées. Son martellement rythmait ses attaques et bientôt des hordes d'oiseaux se mêleraient à la déflagration citadine. Leur pépiement présageait la fin du règne de toute civilisation et leurs ombres avaleraient bientôt la moindre parcelle de vie. Les ailes meurtries voyageaient et se hissaient au plus haut des édifices. Elles surplombaient les toits, les becs cognaient les uns contre les autres et provoquaient des petites étincelles sur les armatures industrielles. Le chaos venait d'abattre ses dernières cartes et il narguait son petit peuple à la cime des arbres. Il se pavanait fièrement dans son manteau de feu et de sang tout en continuant de terroriser la petitesse d'âme qui courrait et se cachait pensant encore pouvoir lui échapper.

La peur. Elle alimentait son hardiesse et multipliait la puissance de ses attaques. Les fonds de pantalons s'humidifiaient à mesure que le ciel se gorgeait de brumes et de sillons. Les femmes et les enfants pleuraient. La cruauté n'avaient jamais atteint un tel sommet d'impétuosité depuis que les corps des armées jetaient des bombes sur leurs villages. Les petits orphelins couchaient sous les corps inanimés de leurs ainés semblaient eux aussi laissés pour mort. Les yeux révulsés laissaient encore s'échapper les larmes cristallines de ces mères qui abandonnaient leurs touts petits dans ce monde de pervers narcissiques. L'Armageddon voyait le mal triompher au cœur de ses plus belles triades de plombs. Le jugement dernier venait de retentir sous la terreur de ses ailes d'acier et elles dansaient inébranlables sous les feux de ses projecteurs. La guerre venait d'arracher les entrailles affamées d'innocents laissant soin à ses spectateurs de trouver un sens à ce massacre. Et ils trouveront sans mal des excuses à leurs bourreaux et gargariseront l'injustice comme des plus notoire. Les plus complaisants distilleront avec soin cette débâcle en instruisant à leur progéniture le goût de l'injustice et de la complainte du damné.

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