mardi 28 juin 2016

Skyzophrénia


Une petite voix lui martelait la tête. Elle lui répétait inlassablement les mêmes choses. Elle lui racontait toujours cette sordide histoire de complots. Elle lui parlait depuis maintenant quelques mois. C’était un homme d’âge mûre qui se tenait assis au milieu de la pièce le visage entre ses mains. Il se balançait étrangement en murmurant des mots inaudibles. Il avait fini par croire que le monde entier complotait contre lui. Il ne faisait plus confiance en personne depuis que sa perception de la réalité s’était modifiée. La réalité avait-elle simplement existée un jour. Il était envahi de ses idées et ses impressions étranges. Il voguait dans le tourbillon de ses hallucinations et se heurtait souvent à l’insécurité que lui procurait son état. Il sombrait chaque jour davantage.



Le soir. Ses crises se multipliaient. Il devenait parfaitement incontrôlable saisie par l’effroi et la peur que l’on vienne pour l’assassiner. Il divaguait. Il se comportait d’une manière étrange. L’imprévisibilité de ses faits et gestes le rendait inquiétant. Il ouvrait les portes. Il laissait l’air s’infiltrer par les fenêtres entrebâillées. Il inondait la pièce de ces sonorités musicales. Il ne voulait plus entendre les voix. Il s’abreuvait de liqueur alcoolisée comme pour tromper sa folie. Jamais il ne connaissait de répit dans sa schizophrénie.



Au travers de son voyage psychotique, il écumait les terres hostiles. Il distribuait sa haine. Son rapport à l’autre était totalement altéré par la maladie. Ses voisins s’en référaient presque chaque soir aux services de Police. Le désordre de ces idées dissonantes l’empêchait souvent de répondre avec cohérence à ces détracteurs. La violence appelait la violence. Le dialogue était rompu. Seul comptait la voix. La petite voix.



Il partageait ses pensées à haute voix le soir. Il occupait les parties communes de l’immeuble pour se sentir moins seul dans son chaos. Il dérangeait. Il troublait. Il suscitait la colère. Personne ne voulait de sa présence. Son instabilité grandissante forçait la méfiance de ses pairs. Il finirait par attraper un mauvais coup sur la tempe. Il ne se relèverait plus. Il tomberait tête la première dans les escaliers. Il ne s’en sortirait pas indemne.



Sa prison mentale. La faiblesse de sa condition humaine. Une promesse aux affres de la Mort.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire