mercredi 11 mai 2016

Ma chère liberté

Depuis les hautes plaines de ton royaume, tu me regardes valser avec les chimères de mon passé. Quand cette même danse se répète inlassablement et me fais tournoyer sans fin. Mes pieds finissent par ne plus toucher le sol et je m'évanouis dans ce nuage de poussières où mes cavaliers changent constamment de visage. Je mène la danse depuis un certain nombre d'années, je passe d'un pas mal assuré à des mouvements plus ordonnés. Je manque encore de précision mais j'apprend jour après jour de mes erreurs. Ma quête n'est autre qu'une succession de combinaison dans l'art de se mouvoir. Ces efforts acharnés n'ont qu'un seul but celui de l'harmonie et de la fusion quand se révèle enfin la liaison parfaite. Je multiplie les styles de danse et ses rythmes effrénés quand je me balade pieds nus sur les sols appauvris de ces amours malheureux. Regarde moi, je continue de faire voler en éclats les morceaux de nous, je ne me contente pas de te tourner autour mais je t'emmène au vent pour te faire pagayer au plus proche de mon ilot sentimental.

Mes ronds de jambe ne parviennent pas toujours à retenir les bellâtres. Avec le temps, j'ai appris à ne plus les garder contre leur gré mais à les laisser libre. Libre d'aller et venir. Quitte à les perdre en chemin et m'enfoncer seule dans ses contrées futures où l'incertitude est de mise. Ma soif de liberté est exacerbée. Mes sens n'en ont pas fini de se prêter au jeu des septs familles. Je virevolte d'une vie à une autre sans me préoccuper des miettes que je sème au gré de mes escapades. Je ne compte plus les épaules sur lesquelles ma tête a fini par tomber cela quand bien même mes idées incongrues m'ont mené à imaginer qu'un seul homme pourrait satisfaire le sage et le fou. Ces deux entités qui m'habitent et s'opposent sans répis. Ce tiraillement perpétuel et constant qui me démembre quand je dois céder à un choix et que la contrainte devient alors une promise bien vaniteuse.

La peur n'a pas sa place dans mes innombrables épopées. J'avance seule. J'avance contre vents et marées pour atteindre mes objectifs. Ces simples passagers n'ont finalement pas de nom. Je ne prête plus attention aux doigts qui enlacent les miens. Seul compte le résultat final et ton emprise sur ma personne. Je te dois ma totale dévotion car jamais tu ne m'as déçu ma chère liberté, jamais tu ne m'as abandonné.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire