Vidé de tes certitudes, tu combles les brèches et tu occupes, les bras grands ouverts, mon espace temps. Incapable de te taire, tu distrais la scène par des promesse de feu éternel dans la pénombre de ses chambres de bonnes que tu me fais visiter à pas d'heures. Ton sourire me rappelle à toi, je vibre sous tes doigts. Le cœur bordé de tes incertitudes, tu tangues et tu t'allonges sur le rebord de ces énigmatiques rencontres quand je suis loin de toi. Tu inondes le monde de ton œil larmoyant, j'ai peine à croire que tu vis sur cet ilot sentimental. Mes terres arides ne craignent pas les torrents de larmes, ils accueilleront tes litres d'eaux salées. Tu combleras les failles. Tu inonderas les déserts et ses kilomètres de terres infertiles. Mon monde hostile ne sera pas si docile, ses occupants ont appris la rudesse des saisons et du temps qui file entre les plaines caillouteuses. Bardée de mon armure sentimentale, je déjoue toutes tes figures de style et tes mauvaises intentions. Je t'apprendrai à modérer tes appétits et tes attentes. Certes mes réserves sont infinies mais elles sont aussi abrasives. Les sollicitations sont inutiles et dérangeantes. Je vais fragmenter tes nuits. Je ferai disparaître toutes tes envies. Je m'occuperai des tâches les plus indélicates. J'écouterai silencieuse tes plaintes et je distrairai tes nuits. Soit sans craintes, je resterai même si je veux partir.
Dans cet océan d'indélicatesse se cache tes plaies béantes et tes relents de vie passée. Ta beauté est cruelle. Outrageuse. Intemporelle. Ton sourire est de marbre. Tes mots sont acerbes et sans élégance.
Ta voix rocailleuse balance des anicroches, des solos un peu moches. J'ai encore envie de t'entendre me dire n'importe quoi. Me balancer des insultes. Me conter combien tu ne m'aimes pas. Tu éradiqueras nos dernières peurs pour en faire naître de nouvelles. Tu as nourri notre union d'infortune quand éprise de sanglots, je les étouffais dans le creux de mon oreiller. Je finirai par disparaître. Tes yeux ne me reconnaitront plus. Je finirai pour morte dans les dédales de tes meurtrissures. L'amertume a fini par consumer ton cœur, les commissures fissurées de tes lèvres me renseigneront sur la tournure de tes sentiments égarés. Tes sourires sont de façades. Ton corps montrent des signes de fatigue de nos sanglantes batailles. Je ne suis plus la prunelle de tes yeux. Tes bras se sont refermés sur ton propre corps, tu m'a libéré de ton emprise tentaculaire.
Mon blizzard en plein midi s'évanouit au fur et à mesure que je marche loin de tes pas. Le chemin sera long et parsemé d'embuches. Ne subsisteront que mes rêves d'évasion. Mes passions sont devenues ma raison. Mon unique raison d'exister est de continuer de marcher dans l'ombre de ma solitude. Merci pour tous ces souvenirs inutiles que j'effacerai sans mal. Merci pour tout.
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