jeudi 31 mars 2016

Absolution

Je veux être la seule. Je veux être l'unique. La seule qui compte. La pièce unique de ta collection. Je crève chaque jour un peu plus, un peu plus je me perd dans les abysses, les abimes de tes mièvreries. Ma solitude ambulatoire me fait me sentir toujours plus seule, plus larguée que mal aimée. Je crève.

Je veux des sentiments. Je veux des espaces et des parcelles de verdures flamboyantes. Je veux du soleil. Je veux des horizons à perte de vue. Je veux des sourires. Je veux des chevaux blancs. Mon monde s'étiole et le sol se dérobe sous mes pieds, ce sont des larmes qui se déversent dans les ruisseaux. Je pleure.

Je veux le feu. Je veux la glace. Je veux la terre. Je veux le soleil. Je veux l'ombre. Je veux la lumière.

Quand je dis nous, je veux dire toi et moi. Je n'imagine pas que le temps consolide les liens. Il faut parcourir des terres arides, rencontrer des vipères, planter des parterres de mauvaises graines, cracher nos biles et tomber de nos piédestaux pour enfin se jauger à notre simple hauteur d'homme. Quand je dis homme, je dis hommes de cœur, hommes d'honneur, hommes de détours, hommes de passage. Je dis homme comme je dis femme.

Homme et femme ne s'autorisent que de courtoises accolades, de tendres incartades qui ne se laissent jamais une chance de convoler plus haut que la cime des grattes-ciel, rien n'est jamais plus beau que le lâcher prise dans ses émois amoureux que l'on se donne avec passion. Et pourtant, tout finit par raser les sols, frôler le terre-plein central pour venir s'écraser de tout son poids sur la place publique. Egratignés, tour à tour malmenés et démembrés, nos amours en voient de toutes les couleurs et finissent par se meurtrir de trop d'imperfections et de mauvaises intentions.

Tu peux te dire que je suis une simple fille. Paumée. Repantie. Mal centrée. Un peu terne. Usée. Fatiguée. Bancale.

Tout finit toujours par se complaire dans l'absurde. L'absurde jusqu'à l'impudeur. Le médiocre jusqu'à l'overdose. Je n'ai pas dit mon dernier mot, je n'ai pas encore vécu ma dernière heure. Je reste éveillée jusqu'à la moindre fibre de mon humanité et je vivrai jusqu'à en crever.

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