mardi 19 janvier 2016

Escarpolette

Depuis les couches de ton infidélité, je te vois aller et venir dans les antres humides de tes conquêtes cher damoiseau, et je me balance au cœur de l'innocence quand reliée aux embranchements de nos deux mondes je regarde l'horizon.
Je te fuis et je te poursuis au rythme de mes balancements sur l'escarpolette de nos amours quand le vent souffle suffisamment fort pour me transporter au delà des murs de ma raison.
Je tangue d'un bout à l'autre de mes cordelettes de fortune quand tu regardes sous les plis de mes jupes pour mieux te raviser sur la nature de tes ramifications quand épris de doutes, tu retournes à tes viles passions.
Etranger à la scène, ce jeune artiste nous défraie le portrait quand du bout de ses pinceaux habiles il maries les ombres et les couleurs cela même quand du haut de ma balançoire je continues de vivre au rythme des saisons.
Mon bohème se prend des airs de galant cavalier qui me ravit de sa présence quand les airs de musique transperce les charmes de l'insouciante nature que nous foulons de nos pieds quand la fête se met à gronder dans les jardins d'abandon.
Que nous transporte ses élégantes abandonnées quand tes doigts s'entremêlent aux miens et que tu m'accompagnes aux plaisirs de la promenade et que tu me chantes ces mots acerbes et doux dans le creux de mon cou.
Mon cœur se meurtrit de n'être qu'une promise de trop dans ce paysage de campagne qui peint à la main d'une adaptation idéalisée se heurte à la réalité de nos souliers abîmés, ces petits détails qui pourraient entacher la sordide composition.
Les images défilent et les tableaux s'installent dans ces salons immenses et tapissent les murs de nos immuables rencontres dans les parcs, et les étranges chemins de terres battues qui se font nos terrains de jeux, le temps de quelques étés. Et si nous sommes des têtes familières c'est que nous sommes tous hommes et femmes des copies conformes au choix du peintre qui nous a mis en scène et qui a décidé de qui part et de qui reste. 

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