A notre comptoir,il se cherche encore la norme. Faisons-nous partie de cette norme ou sommes-nous définitivement en dehors? La norme reviendrait à dire que nous sommes normaux, semblables aux milliards d'êtres humains qui peuplent l'humanité, que nous sommes blanc, noir ou d'une toute autre couleur, que nous sommes conditionnés, bien élevés, façonnés à l'image de la société, de ses dirigeants. Cela voudrait aussi dire que nous sommes nés et demeurons libre et égaux en droit, étiquetés comme de bons citoyens qui s’astreignent à des obligations et des devoirs. La norme me fait écho à l'égalité, à la parité mais pourtant rien ne fait écho à la disparité. Ce mot, ce simple mot nous conditionne et normalise nos rapports à l'autre, il nous renvoie à notre place dans le monde sociétale, ce terme qui inventé de toute pièce par les maîtres absolus de cette bienséance gouvernementale résonne toujours faussement aux oreilles de ceux qui refusent de se mettre à genoux devant l’hautel de leur sacrifice. Ils nous taclent à grand coup de reformes, de lois et de désobligeantes mises à l'ombre quand nous ne nous sommes pas suffisamment obéissants. Nos faits et gestes sont sous contrôle, au bon vouloir de la suprématie qui contrôle nos plus petits déplacements, dans un soucis de parfaite harmonie ils ordonnent des coups de pieds réguliers dans cette fourmilière qui souvent apparaît trop dissipée à leurs yeux. Si la technologie est une des plus importante récompense de toute cette loyauté dont nous faisons preuve, l'art ne lui aura pas survécu et nous demeurons dans un monde de parfaits connectés depuis que les claviers ont remplacé les crayons, que nous préférons communiquer confortablement installés derrière l'écran de nos illusions sans plus adresser un regard, un mot à ces autres qui nous entourent et qui eux-même verrouillent les portes en s'enfermant dans ce monde imaginaire qu'offre la toile à ses adeptes. Notre dépendance, notre talon d’Achille pour ceux qui renferment en leur cœur ce besoin presque maladif d'éteindre toute forme d'individualisme et de faire de ces indisciplinés, des hordes de moutons qui vivent et travaillent dans le seul but d'engraisser les porcs démocratiques et d'en faire les joyaux d'une communauté transparente et homogène. Quand amassés comme des pions sur un échiquier, nous tombons sous le joug de leur bon vouloir en attendant d'avancer d'une case à une autre du bout de leurs sales doigts boudinés. Ta liberté a un prix à payer, elle te coûtera un bras et une jambe si tenté que cela suffise pour avoir un jour le droit de rêver, le droit de ne plus devoir sans attendre de ne plus pouvoir...
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