mardi 8 décembre 2015

Passagère

Je distribues mes billets de mauvaises humeurs, la peur au ventre de ne plus savoir ouvrir la porte au bonheur. Je vous enfume de mes discours un peu honteux, le sourire aux lèvres de ne plus savoir comment dissiper la brume de mes idées noires. Toute cette poudre aux yeux me permet de continuer d'exister, l'échappatoire a un prix à payer.

Je me suis laissée séduire, enfumer par toutes ces courbettes et émerveillée de tant de mauvaises intentions. Les règles sont les mêmes pour toutes, les derniers seront les premiers et enfin, je te laisserai croire que je suis bonne à plumer. Les violons seront correctement accordés et je serais prête à me faire épingler au tablette de tes conquêtes, de cette liste que je trouve aussi longue qu'obsolète quand tu me contes tes histoires passées. Patiemment, j'attendrai que la prochaine vienne éteindre la mèche avant que les cendres ne recouvre intégralement notre parterre de mièvreries, de ces roses fanées qui sèchent encore dans le conteneur de tes impostures.
Tu as pris la fuite, sauté par dessus bord, sans te retourner, en me laissant pour morte dans les décombres de la cité perdue. J'ai fini ma chute au bras de la calamité quand je me baladais d'errance dans ses sentiers perdus où tu as finis par disparaître et me laisser me consumer seule aux portes des enfers. Ma peau commençait à me brûler, c'est tout mon corps qui s'embrasait dans ce nuage de feu et de fumée. Je finissais par bruler comme une torche humaine, étreinte par la douleur qui m'assaillait dans ce vacarme de condamnés, de ces hurlements qui me terrifiaient dans la nuit noire. J'ai perdu la vue à force de tenter d'entrevoir la lumière dans les abysses et j'ai perdu l’ouïe quand je n'ai fini par ne plus pouvoir entendre d'autres sons que ceux qui émanaient des terres obscures. La force a fini par me quitter, je rampais lentement et difficilement sur ce sol jonché de corps inanimés, je rampais pour me donner encore une raison de me battre et de résister.

A ce stade, la peur n'avait plus place dans mon esprit, je ne pensais qu'à éteindre le reste de mon âme pour disparaître et revenir à la terre qui m'avait vu naître dans la lumière des éternels.
Le cortège de mes funérailles te rappellent combien la vie est précieuse quand elle s'éloigne et quand enfin le viager distribue les fruit de ces mois de lutte acharnée, pour enfin me voir pendue inerte au bout d'une corde, d'un collier. Je te laisse te laver les mains de ton homicide pendant que je m'endort sans grand mal dans le linceul, de cette dernière couche pudeur, qui fera mon ultime demeure.

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