happy end

Heureux sont les bien heureux de ne jamais se poser de questions, eux qui apaisés de tous mes maux ont la légèreté que mes plumes de plombs ne connaitront jamais. Ami, mon ennemi, je n'ai jamais tant aimé que ta prestance, ta singulière nonchalance et ton éternelle insouciance. Qu'en est-il de mon immuable et sordide affection ? Je me suis bâtie une forteresse aux murs impénétrables qui forcent ma solitude et ma désolation. Je suis une lettre ouverte face à mon éternelle insatisfaction envers ce monde, ces états et mes sens que je perd un à un même quand l'amour m'habite et qu'il tente de m'ensevelir sous ses innombrables caresses. Ma peau me brûle, je suis habitée d'un fou qui se refuse à la paresse. Mes courtoises amies ne sont que de vieilles sorcières damnées qui pleurent des larmes de sang quand tes lèvres se posent sur les miennes, elles hurlent et se consument dans le souffre que tu déposes sur ma bouche. La peur est un échappatoire que je n'ai jamais su apprivoiser, je me refugie dans la pénombre tel un animal apeuré qui tremble qu'on lui retire sa seule maison, sa liberté. Le froid dépasse les frontières du climat, je ne ferai pas de marche arrière et c'est la pluie qui bat la mesure sur le rebord de tes fenêtres quand tu passes des heures seul à scruter l'horizon. Est ce que tu te demandes ce que tu as fait, penses-tu à un ultime pas de travers, à une énième fausse note? La route est encore longue, le chemin sinueux, tu te poseras encore bien souvent des questions sur la bonne conduite à tenir, à peser les mots pour au final, te faire rattraper par celui que tu es sans masque, sans fards. Il ne s'agira que de toi, que de moi, que de ces deux êtres imparfaits qui failliront encore sous le poids de leurs vices et vicissitudes. Ensemble, nous sommes des entités incompatibles, des enveloppes charnelles mortifiées qui finiront sacrifiés à l'autel de leur rencontre. L'échappée belle n'est qu'un mythe pour qui croit encore que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Ma galaxie s'étend à d'autres planètes, je ne suis pas vénusienne et encore moins saturnienne, je dois venir d'un point noir, d'un espace temps sous acide qui finira sa chute dans l'ilot galactique de notre imposante planète et qui explosera en des millions voir des milliards de petits cristaux jusqu'à totale dissolution dans ce paradis artificiel. Soit heureux, soit le pour nous deux dans les bons et les mauvais moments que la vie t'offrira quand à ta porte, retentiront les douze coups de minuit. Je ne suis pas une promise, rien de plus qu'un mirage dans le sillon de nos aberrations. Ce soir, c'est le glas qui m'a pris dans ses bras et mes seules larmes n'y pourront rien changer, il faut accepter l'étrangeté du moment et laisser partir ce qui doit nous quitter. Tu montes à bord de ce train, mon passager ne sera bientôt plus qu'un visage parmi d'autres, un simple étranger qui aura enfin quitté le quai de la gare pour d'autres voyages.