Des fois, je
pense à toi. Je n’imagine aucune réciprocité dans ce roman-guimauve que je
t’offre sur un plateau d’argent. J’ai perdu ma raison dans cette passion
nouvelle qui me grignote l’estomac quand mes pensées me ramènent à toi. Je
pense à l’océan de tes yeux, à ton sourire qui m’invite à fondre un peu plus
encore en ta présence. J’ai envie de sentir ta peau sous mes doigts, sentir ton
regard se poser sur moi. Je marche d’errance pour mieux me rapprocher de tes
pas, je t’imagine sortir de nulle part et de te croiser par hasard. Imaginer te
plaire une dernière fois, sentir tes bras se tendre vers moi pour m’accueillir un
instant et me laisser m’imprégner de ton odeur, de ton parfum, de ta chaleur. Je
m’accroche aux images de ton visage poupin presque imberbe qui me hante jour et
nuit.
Souvent, tu me
manques. J’ai envie de m’assoir à tes côtés quelques instants pour ne rien te
dire juste t’écouter divaguer. Échouons-nous dans l’océan de nos différences,
laisse toi encore aller à me conter n’importe quoi. Tu parlais d’évidence entre
nous mais pourtant, tu ne me montres que de l’indifférence. J’ai envie de
courir loin de toi mais plus je m’éloigne et plus je ressens le vacarme de ces
milliers de papillons qui virevoltent dans mon bas ventre. Je pourrais
continuer d’exister avec d’autres, continuer de séduire et d’aimer l’être, sans
que rien ni personne ne m’émeut comme tu as su le faire. Mais j’ai perdu
l’envie, le désir comme une pause nécessaire dans ce tourment émotionnel que j’ai
contracté en ta présence. Je me satisfais sans effet de ton prégnant souvenir même
si tu m’ignores de la tête aux pieds. Je ne t’oublie pas, je te survis pour
éviter de tomber dans les bas-fonds de mes haut-le-cœur et y perdre jusqu’à ma
bonne humeur.
Toujours
est-il que j’ai besoin de toi. Je lis et lis encore tes mots, j’use ces
quelques clichés volés en plongeant dans ton regard immobile. Je te ressens
dans chacun de mes battements de cils, les pensées transpercent ma peau pour
devenir un livre ouvert dans lequel je t’invite à plonger nus pieds. Ma prose
est tienne, je vis dans le reflet de ton incommensurable absence. Laisse-moi
ouvrir la porte aux enfers pour connaître enfin ta part d’ombre, et tenter de
vaincre les démons. Ce soir, je pars une nuit de plus conquérir les terres
inconnues de ton étrange domaine en espérant te rattraper avant que le temps ne
manque à l’appel. Je te le dis sans fards, là où l’on pense que l’espoir fait
vivre, l’attente quant à elle fait mourir et je suffoque chaque instant un peu
plus dans l’étrangeté de ce déchirant sentiment de manque que tu m’inspires
à longueur de journée.
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