Comme un
début de saison prometteur, le printemps vient caresser nos peaux un peu blafardes,
mais que se rassure mon auditoire, l’ellipse de cette nouvelle n’entrave rien à
la beauté du spectacle puisque déjà les jupes se font plus courtes et les
jambes se dévoilent sous des collants très fins. Les regards masculins se
détournent du droit chemin pour mieux contempler ses courbes féminines qui se
dessinent sous des étoles légères et colorées. Le mois d’Avril nous distille un
peu de sa magie, de sa fougue émotionnelle qui emplie nos cœur de bonne humeur.
Nos pupilles réactives sont en émoi quand les premiers sillons de lumière
décollent nos rétines monochromes. Le soleil réchauffe doucement nos âmes
attristées et enfin se dissipe l’abysse hivernal. Les autochtones modernes
sortent de leur caverne, se baladent nus pieds. Du haut de leurs îlots de
lumière, ils respirent à plein poumon cette douce brise matinale qui annonce la
pérennité de cette ère nouvelle. Hommes et femmes arpentent avec délectation
les codes subtils de la séduction, soulevée par les principes archaïque de
drague qui ne se démodent jamais. Maintes balivernes s’échappent de ses bouches
entrouvertes, la chasse aux œufs de Pâques est ouverte. Tu es l’objet de ma
requête, je laisserais la porte entrouverte pour qui aura envie d’y goûter mais
jamais plus d’une saison, je ne te suivrais pas dans l’hexagone si tu ne me
donnes pas ton véritable nom. Il ne se passera jamais plus d’une année sans que
je ne te prêche la bonne parole, je condamne le manque de spiritualité mais
j’autorise la pleine lune à nous retrouver en pièces détachées, au pied de ce
chêne où l’on a échangé notre premier baiser. L’arsenal de ton corps laisse
entrevoir des perspectives intéressantes, nos réactions épidermiques
s’enchainent et déchaînent un flot de maux bleus qui me donnent envie de me
coucher à tes côtés. Ta peau transpire de désir, je te trouve beau sous tes
innombrables dessins mais que se cache-t-il sous cette plastique d’encre
industrielle ? Ma vie se dessine au chant de l’aiguille, je multiplie les
rites de passage pour enfin devenir celle qui se cache sous ce qu’on appellera
une coquille vide. L’éphéméride de tes journées lunaires me donne le vertige,
je te laisse revenir en arrière et tomber le masque de tes pensées outrageuses.
Il est temps de remonter dans l’historique, déraciner l’arbre généalogique de
nos arrières et oublier les souvenirs. Se coucher tard, tomber ivre le soir
sans se soucier du lendemain, sans se soucier de nos dédales quand la poésie
nous sert d’exutoire. Tu passes tes mains dans mes cheveux et me conte
finalement toujours les mêmes histoires sordides, de princesse et de putain qui
se regardent en reflet dans un miroir. Je te réponds d’un sourire grimaçant,
rempart poli à tes œuvres de crétin écervelé quand tu cherches à me faire
pleurer. La vie nous balade, main dans la main, dans ses éternels
embranchements et nous sacrifie à l’autel de sa grandeur quand nos cœurs
remplis de noirceur se sont transformés en cœur de pierre.
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