Et le tintement du métronome
retenti comme cet appel à la monotonie qui nous serre chaque jour un peu plus
dans son étreinte morbide. Sommes-nous les esclaves de nos pulsions
devastatrices ?
Nous sommes nombreux à aspirer au bonheur de la vie de couple,
cette dernière qui finit tôt ou tard par se muter en vie de famille, poussés
par une volonté ferme de ne pas vieillir seul. Les peurs sont ancestrales, les
fantasmes modernes. Cette combinaison de non-sens qui nous attirent et qui nous
condamnent à ce triste sort que de nous priver de tous ces plaisirs d’amour qui
sont les seuls à nous remplir, plus que de vivre avec cet autre qui deviendra frustration
et qui lui ne cessera de nous vider le cœur pour le remplir de rancœur. La
passion n’est pas une simple illusion, elle est la raison de tous nos agissements.
Elle nous guide à travers ces nuées sombres, ces routes en sens interdit que
nous nous autorisons à emprunter de temps à autre pour se réveiller de ce
demi-sommeil dans lequel nous finissons par sombrer pour mieux supporter le
quotidien.
Certains diront pour mieux se persuader que la vie ne vaut
pas la peine d’être vécue si elle ne se partage pas, d’autres admettrons qu’il
est difficile de vivre avec cet autre que soi mais qu’en contre partie de ces
concessions un peu sordides que l’on fait par choix il y a ce sentiment d’existence
dans les yeux de ce comparse de galère qui permet de se rassurer sur sa
condition d’homme et de femme.
Pour vivre heureux, contentons-nous de peu parce que oui, il
faut savoir se contenter de l’être moyen que nous sommes et des traces un peu
suspectes que l’on laisse traîner derrière soi MAIS également, de supporter la
médiocrité des rapports qui s’installent avec le temps. Cet autre n’est
finalement que le reflet infructueux de nos disgrâces, ne vous êtes-vous jamais
demandé ce qui vous avez attiré chez cette personne au point de vouloir
partager le pire avec elle ? Etais-ce un choix volontaire ou parce que
vous estimiez qu’il était temps de vous « caser » ? Que vouliez-vous
vous prouver ?
J’estime que l’on a toujours le choix, le choix de dire non,
le choix de ne pas vouloir, voir même celui de ne pas pouvoir. Il faut être
totalement asservi quant aux conséquences d’un tel acte et prendre conscience
que ce n’est pas anodin, ce n’est pas juste « normal ».
Le couple comme on le vit n’est autre qu’une invention
moderne, une image parfaitement coordonnée à l’ordre établi dans la société. Nos
ascendants délèguent certaines tâches aux femmes, d’autres aux hommes et
combinent le tout pour obtenir la combinaison parfaite. Nous sommes en parfaite
harmonie, tout du moins en apparence car le tout est de se persuader que nous
sommes enfin « complet ». Si je vous disais que nous n’avons besoin
de personne pour nous compléter au quotidien, le fait est c’est que nous avons
peur de ne pas trouver d’échos à nos appels ce qui nous obligerais à courir incessamment
après cet idéal sans jamais trouver de satisfaction et de stabilité dans ces
rencontres fortuites.
Interagir avec son environnement, faire une rencontre
inopinée et se laisser aller sans devoir s’engager dans une aventure maritale,
vivre sa vie et faire le choix de l’accompagner ou non. Toutes ces
manifestations quotidiennes, le caractère aléatoire de la découverte de l’autre
sont autant de possibilités qui laissent place à l’imprévu, à la vie comme elle
mérite d’être vécue sans toujours s’astreindre au « devoir ».
Je ne condamne pas le vrai amour et ceux qui s’unissent
parce qu’ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre car il n’y a pas de
questions à se poser quand on aime véritablement. A ce stade, rien d’autre n’a d’importance,
rien ni personne.
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