mardi 21 avril 2015

En contradiction

J'ai toujours eu cette impression étrange de faire des choix en contradiction avec la personne que je suis véritablement ...
Cela me pousse à croire que du haut de mes trente années d'existence, dans ce bas monde, je ne me connais pas encore "parfaitement" et finalement, cela me conforte dans l'idée que nous sommes des êtres en perpétuel mouvance et que nos désirs évoluent sans cesse au fil du temps bien malgré nous.

La nature profonde d'une personne est et restera ce qu'elle est malgré toutes les contraintes auxquelles nous sommes confrontées au quotidien et qui nous poussent à faire des choix plus ou moins conflictuel avec nos véritables aspirations.
Le monde adulte met à mal tout ce que nous avons été jusqu’à cette étape cruciale de notre individualité.

 Notre développement et nos rêves se heurtent à notre dualité.


Nous sommes des représentations sociétales, des citoyens qui obéissent et qui se soumettent à des lois et des devoirs dans un monde structuré dit aussi démocratique. Nous ne pouvons pas être que de simples individus en quête de leur propre cheminement affectif et intellectuel car dans cette direction, nous ne pouvons pas répondre aux demandes hiérarchisées et nous ne pouvons réfléchir pour nous et par nous-même. 


Vivre pour exister ou exister pour vivre, telle est la question?


Je me bat chaque jour pour avoir une vie normale, une existence faussement joyeuse qui a l'air de valoir la peine de se lever le matin. Il y a fort à parier que je passerais les trente prochaines années à tenter d'élucider le mystère des gens qui se disent "satisfaits", parce que je ne le suis jamais véritablement faute à cette tête trop pleine qui fourmille de questions sur le sens des choses, le sens de la vie, le sens des aiguilles d'une montre... Je vis au jour le jour, en tentant péniblement de rendre ce dernier suffisamment grand pour que les souvenirs qu'ils me restent de ces courts instants contre balance avec le ridicule d'autres heures, de celles qui perdurent pour devenir indicibles. Il y a souvent ces moments qui m'épuisent moralement, je suis un peu cassée, usée, fêlée de part en part de ce corps en lambeau qui s’abîme au fil des années. Les marques de mes blessures, de mes brûlures sont autant de cicatrices, de traces indélébiles que je tente de déguiser sous des apparats de tissus. A un moment donné, les masques tombent pour laisser place à cette plastique frénétique. Je m'immobilise, ce sont mes peurs qui remontent à la surface et mes excès qui me rattrapent. A l'image de ces vicissitudes, je croule sous le poids des années sombres. Et quand je tente de mettre en lumière mon présent, les stigmates du passé resurgissent comme des flash-back hypnotiques dont les actes sidèrent la pensée. Je suis le sage et le fou, un concentré savamment dosé entre la peste et le collera, le tout distillé à la mesure d'une piqûre de moustique. Il ne se distinguera qu'un léger gonflement épidermique , une vilaine asthénie avant que mon poison attaque lentement toutes les cellules souches de l'organisme et les réduisent à néant. Je pleure des océans d'incertitudes et des torrents de doutes qui immergent de l'iceberg, mon cerveau est un sanctuaire chimérique d'images poétiques l'ultime survivant de ce bas monde faussement réinventé par ce quotidien usé de prestations vaporeuses presque imperceptibles à l’œil nu. La scène finale n'est qu'une usurpation théâtrale que nous nous sommes appropriés faute de n'avoir pu l'imaginer et l'écrire comme tout bon scénariste. Le monde crève de faux semblants même les artistes ont quitté la piste, il ne reste que des images sans vie que nous touchons des yeux, le cœur remplit de mélancolie. 


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