lundi 14 mars 2016

Politiquement incorrect

Tu as planté ton drapeau, bien droit et hissé haut les couleurs de ta nouvelle terre promise. Son cœur est le moteur de ta nouvelle plus-value, tu as codifié et désamorcé les pièges que tout débutant fait aux premiers émois post-adolescent. La partie la plus délicate sera l'abordage mais tu as l'habitude de commanditer ton départ et cela devrait se faire sans trop de heurts et de mauvais jeux de mots pour ne pas peiner la belle effarouchée. Tu as assouvis tes pulsions animales au grand dam de cette jeunesse désinvolte qui de prime abord se réjouit d'être la proie de tes jeux malsains mais qui pleure au final de n'être qu'une de tes marionnettes poussiéreuses sur une scénette de vieilles feuilles cartonnées, un peu usée de ne jamais se réinventer. Tu aimes jouer les Roméo, arranger tes cheveux et user de ta verve salvatrice quand ton auditoire tend l'oreille sur tes brouilles de mauvais garçon. Bien souvent, par d'agiles courbettes et de rondes flatteries, tu réussis à flairer le bon poisson, il ne te reste plus qu'à la ramener gentiment dans tes filets aidés de ces haut-le-corps, savamment orchestré, pour lui en mettre plein la vue. Et si jamais la belle ingénue devinait qu'il ne s'agissait là que de piteuses fumisteries et que son preux chevalier n'était en fait que le fou du roi, elle pourra tout au moins lui concéder ses efforts depuis le début de soirée pour l'appâter comme un vieux carnassier.

Je te l'accorde, ta mise en scène est correcte pour qui assiste à ta quête, ta passion pour ces nuits de débauche que t'offrent tour à tour ces femmes, sans parler de ces rencontres fortuites qui n'ont de cesse de nourrir ta passion pour les corps à corps fiévreux. Ta flamme, celle qui embrase tes nuits et fluidifie tes échanges avec le sexe opposé portée par des nuits sans sommeil t'allume et te consume souvent dans les deux sens. Ces nuits qui l'une après l'autre fortifie ta virile et imposante nature et qui te donne l'occasion une fois encore de sortir ton épée de son imposant fourreau nous renseigne sur tes véritables compétences de chasseur et de celles qui te caractérise au final comme un impétueux prédateur. Je salue ton immense appendice qui nous fait profiter de ses échos suaves et chauds, de ces femmes offertes qui nous tourmentent par les images délicieuses qu'elles propagent et de leur satisfaction bruyante quand tu réussis à distribuer tes bonnes grâces en une parfaite maîtrise de ton outil. Ces gémissements satisfaits de tes étreintes torrides échaudent les spectateurs invisibles, ces râles résonnent encore et rebondissent sur les murs de la bâtisse. Alors qu'ils nous reviennent au visage comme des boomerangs étrangleurs, nous suffoquons ventre à terre, de ne pouvoir contenir ce désir brulant de contenter à notre tour ces corps avides et offerts dans l'épaisse brume de nos fantasmes inassouvis. Cet homme fait office de précurseur, ils seront bientôt des dizaines voire des centaines à tenter leur chance avec plus ou moins de succès dans ces histoires sans lendemain, qui useront les cordes des pendus pour inonder les corps nus de leur imposante carrure. Les corps jeunes se rempliront de ces virilités définitivement infidèles qui distribuent leur nectar aux plus belles fleurs. 



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